Résumé :
R est un zombie. Il n’a pas de nom, pas de souvenirs, pas de pouls. Mais il rêve.
Dans les ruines d’une ville dévastée, R rencontre Julie. Elle est vivante, palpitante. C’est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Et sans vraiment savoir pourquoi, R choisit de ne pas la tuer. C’est le début d’une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.
Ce n’était jamais arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts.
Il veut respirer de nouveau, il veut vivre, et Julie va l’aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.
Bragelonne
318 pages ; 17€
Publié le 21 octobre 2011
Je ne sais pas si vous vous souvenez mais il y a quelques mois, j’avais
participé à la deuxième session du challenge Livra’deux pour Pal’addict, qui m’avait
permis de découvrir le premier tome de Night school. Trouvant le concept bien
sympa, je me suis dit qu’il serait sympa de renouveler l’expérience… et cette
fois, c’est avec Pomme que je me suis lancée ! La très sympathique mais
aussi cruelle Pomme… cruelle, oui, parce qu’il m’a été assez difficile de
choisir un livre parmi les trois qu’elle avait sélectionné dans ma PAL ^^ Mais
finalement, je me suis décidée pour Vivants, pour la simple et bonne raison que
le film sort au cinéma le 20 mars 2013. (Ses deux autres choix étaient Blood
Lovers et Envoûtement / Spellbound)
J’avais beaucoup entendu parler de ce roman avant même sa sortie
française et c’est finalement lors du salon de Montreuil, en 2011, que j’ai
craqué. Il ne m’a pas fallu plus de quelques mots échangés avec la madame du
stand (très sympathique, d’ailleurs !) pour l’acheter. Non seulement les
échos suscité étaient très bons, mais en plus il me semblait original,
prometteur et touchant. Trois critères qui lui correspondent à merveille – ce
que je peux vous confirmer, maintenant que je l’ai lu !
R est un zombie parmi tant d’autres qui vit dans un aéroport habités
par ses semblables depuis X temps. Mais il est différent, il le sait, il le
sent au plus profond de lui. Non seulement son stade de décomposition est moins
avancé que d’autres, mais en plus, il se révèle être plus sensible, plus
attaché aux vivants que les autres. Il a beau manger à sa guise, ce qu’il
ressent ne peut être comblé par de vulgaires morceaux de chair : il a
besoin de plus. C’est quand il rencontre Julie qu’il va vraiment se rendre
compte de cette différence. Par le biais des souvenirs d’un ami à elle, il va
la voir sous un autre jour, et la considérer autrement que comme son repas. Il
va s’y attacher, et développer un instinct protecteur envers elle.
Leur relation est certainement le plus bel atout du roman : elle
est à la fois douce, et à la fois intense. On pourrait croire que celle-ci
arrive comme un cheveu sur la soupe sans la moindre once de crédibilité, mais
ça n’est pas le cas : elle se construit petit à petit, le plus
naturellement du monde, et elle est vraiment touchante. Les personnages
eux-mêmes sont vraiment de qualité, et il est très facile de s’y attacher, de
se laisser gagner par leurs sentiments. R a beau être un zombie, il reste
quelqu’un d’adorable, et c’est certainement cet aspect qui rend sa narration
aussi belle. Sans parler de l’écriture de l’auteur, qui vient saupoudrer le
tout d’une agréable touche de poésie.
Même si quelques passages plus rythmés viennent rompre la tranquillité
du roman, on ne peut pas dire que
celui-ci soit riche en actions. Mais la richesse de l’univers créé et la profondeur
de celui-ci, désespéré mais saisissant, nous permettent de ne pas nous ennuyer
pendant notre lecture, et ça aussi, c’est quelque chose que j’apprécie
énormément. On navigue entre les souvenirs d’un certain Perry, les réflexions
de R et les confessions de Julie, et tout cela nous permet de reconstituer le
puzzle de cet étrange monde. Comment ont-ils pu en arriver là ? Que s’est-il
passé pour que les zombies apparaissent et, par la même occasion, prennent le
dessus sur le monde ? Et pourquoi, alors que Julie et R semblent se
rapprocher, ce dernier semble devenir plus… vivant ? L’espoir d’un monde
meilleur, d’un remède, est-il si néfaste, si vain ?
Bref, ce livre est savoureux, limite dérangeant – mais dans un sens
pas si péjoratif que ça. C’est un livre sur les zombies et, comme dans tous les
livres sur les zombies (bien que je n’ai pas eu l’occasion d’en lire beaucoup),
on y retrouve des passages peu ragoûtants, et des détails peu attirants. Mais à
la surprise générale, on oublie vite cet aspect répugnant pour vraiment prendre
R en affection et se laisser transporter par son récit. Et là est toute la différence. Isaac Marion a vraiment su
mettre en place une histoire aussi bien originale que mignonne et moraliste, ce
qui en fait toute sa richesse. Pour moi, c’est du tout bon, et j’ai adoré les
quelques heures passées en compagnie de ces chers zombies. Que vous les aimiez
ou pas… ici, ils sauront vous conquérir !
Et, puisque le film sort en mars… je vous propose de nous quitter sur
la bande-annonce !
