Quatrième de couverture :
Cher voisin,
J'ai trouvé cette lettre qui semble vous appartenir. Je me permets de vous la retourner. Pas trace de votre corps écrasé dans la cour ! Vous avez été bien avisé de jeter seulement la lettre. Après tout, l'amour pourrait frapper à nouveau à votre porte. Rien de pire qu'un chagrin d'amour, ou peut-être si... Ne jamais en avoir vécu aucun ?
Prompts rétablissements
Votre voisine du 34, 1er étage,
Nora C…
Editions Nathan (jeunesse)
296 pages ; 16.50€
Parution : 03 avril 2014
Les princes charmants
n’existent pas est un roman jeunesse tout ce qu’il y a de plus classique et
pourtant, il possède un petit quelque chose d’atypique qui lui rend toute son
originalité et sa crédibilité. J’ai apprécié cette lecture simple qui, sans prétention,
nous fait passer un bon moment, tout en douceur et humour.
Nora, 15 ans, n’est pas le
genre d’ado qui court après les garçons, écume les fêtes dans l’espoir de
trouver l’amour et se pavane en mini-jupe pour susciter les regards… bien au
contraire. Timide et complexée, elle se cache derrière des pulls trop grands
pour elle, elle s’enferme dans sa chambre pour lire, regarder un film ou
rêvasser en s’imaginant dans la peau de son actrice préférée, à qui,
d’ailleurs, elle confie ses états d’âme dans des lettres qu’elle lui écrit.
Mais un jour, elle va trouver sur son balcon une lettre destinée à son voisin
du 34, et, prise d’une impulsion, elle décide de lui écrire. A partir de là va
naître une correspondance aussi inattendue que touchante entre Rodrigue, son
voisin, et elle… une correspondance où chacun va confier ses doutes, ses
secrets, ses pensées.
Pour moi, cette lecture
repose avant tout sur les lettres échangées entre Nora et Rodrigue, bien que le
récit ne se réduise pas à cette correspondance. L’auteur a choisi de nous
narrer l’histoire du point de vue de Nora et on n’échappe pas à un style très
jeunesse : beaucoup de dialogues, peu de discours narratifs, peu de
descriptions… et surtout des personnages qui tombent presque dans la caricature
en raison de leurs comportements et de leurs réflexions. L’histoire est donc
finalement assez classique avec des adolescents, des déboires amoureux, une
héroïne complexée, une meilleure amie libérée et tout ce qui va avec : des
histoires de famille, de jalousie, d’amitié, de premier amour… mais tout ça
n’est pas à prendre dans le mauvais sens parce que, si on se retrouve parfois
un peu au-dessus de tout ça, il y a aussi de nombreux passages très justes et
de beaux messages véhiculés qui font qu’on apprécie notre lecture.
On ne peut donc pas dire
qu’on rentre en profondeur dans la psychologie des personnages, mais on finit
tout de même par s’attacher aux quelques protagonistes qu’on rencontre :
Julie, Sam, les parents de Nora, Edith…. puis bien sûr à Nora, notre fameuse
héroïne. C’est une jeune fille assez agaçante à toujours vouloir se renfermer
et s’échapper, mais c’est là tout l’intérêt du roman et c’est aussi ce qui la
rend attachante. Parler à cet inconnu, à qui elle va finalement s’attacher via
les mots, va la mettre sens dessus dessous. C’est une façon, pour elle,
d’entamer une relation tout en n’étant pas à découvert. Se cacher derrière ses
lettres est son moyen d’échapper à la réalité et surtout de ne pas affronter le
regard que Rodrigue pourrait porter sur elle. Alors elle se dit que c’est une
façon de ne pas faire comme tout le monde, de vivre quelque chose d’original…
et elle n’a tellement pas envie de gâcher cette situation – qu’elle trouve
presque idéale – qu’elle ne va cesser de trouver des prétextes pour ne pas le
rencontrer. Alors nous on suit l’histoire, impuissants, espérant qu’elle
grandira un jour… et redoutant ce qui pourrait bien se passer si cela arrivait.
Et c’est un peu ce que je voulais dire quand je disais, plus haut, qu’à mon
sens cette lecture reposait essentiellement sur les lettres échangées par Nora
et Rodrigue, car elles regorgent à elles seules de tout un tas de messages
différents qu’il est vraiment intéressant de découvrir, que ce soit sur
l’amour, l’acceptation de soi ou bien d’autres choses encore… avec toujours LA
petite pointe d’humour qui fait qu’on ne peut que se régaler !
Alors pour résumé, ce
livre est jeunesse, oui, mais il résonne en nous tous avec tant de justesse
qu’il est impossible de rester insensible aux personnages et à ce qu’ils vivent.
J’ai souvent été agacée, parfois regretté le fait que l’auteur soit restée en
surface sur certains points… mais j’en suis venue à m’attacher à Nora et à
Rodrigue au fil de leurs échanges, jusqu’à attendre avec presque autant
d’impatience que Nora les lettres de Rodrigue et à sourire devant les propos
échangés et le ton, parfois très drôle, qu’ils utilisent dans leurs mots. Donc
finalement, le bilan est plutôt bon, et si vous avez besoin d’humour, d’amour
et de douceur… n’hésitez pas ! Il sort le 3 avril prochain chez
Nathan :)