Résumé :
Elias a toujours voulu quitter Blackcliff pour enfin devenir libre. Mais ce rêve a un prix : Laia, une jeune résistante, lui permettra de fuir s’il l’aide à faire évader son frère, enfermé dans la pire prison de Blackcliff. Malgré le risque, Elias n’hésite pas une seconde et décide de forcer son destin. Traqués par les Martiaux, les fugitifs ignorent que ce voyage les conduira jusqu’au coeur de l’Empire, où des dangers plus périlleux encore les attendent…
Pocket Jeunesse
544 pages ; 18.90€
Publié le 17 novembre 2016
544 pages ; 18.90€
Publié le 17 novembre 2016
Une braise sous la cendre n’avait pas été un
coup de cœur pour moi, contrairement à beaucoup d’autres. Mais je l’ai lu fin
2015 et quand je me suis aperçue que ça faisait « si longtemps »,
j’ai été étonnée, car il m’avait laissé un tel souvenir que j’avais
l’impression que ça ne faisait que quelques mois à peine que je l’avais dévoré.
Je me suis donc replongée dans cet univers avec un énorme plaisir, au point de
terminer cette suite en quelques jours à peine – avec plus de la moitié du
livre engloutie dans une même journée alors que ces derniers temps, je lisais à
un rythme de tortue !
Nous retrouvons Laia et Elias là où nous les
avions laissés : en pleine fuite, tentant d’échapper aux Martiaux lancés à
leur suite et à la terrible Commandante, une femme sans pitié qui n’hésite pas
à exterminer quiconque se met sur son chemin. Déterminés à sauver Darin, le
frère de Laia et leur seule chance de modifier le destin des Erudits, les deux
comparses se lancent dans un long voyage qui n’est pas évident, avec pour
destination finale Kauf, prison redoutable dans laquelle Darin est enfermé.
Le moins que l’on puisse dire est que nous
nous retrouvons directement dans le vif du sujet car en cinquante pages à
peine, l’auteur nous embarque dans un rythme effréné marqué par une violence
extrême qui n’épargne ni les personnages, ni les lecteurs. Les pages suivantes
se tournent alors presque d’elles-mêmes tant on est pris par ce qui se passe,
entre combats sanglants, révélations surprenantes et terribles retournements de
situation. Autant vous dire que l’alternance des points de vue et la
construction du récit ne nous aide pas à calmer nos ardeurs, Sabaa Tahir
prenant un malin plaisir à terminer ses chapitres de façon assez terrible,
laissant les personnages dans des situations stressantes. On se surprend alors
à lire encore et encore et encore pour savoir ce qui va ensuite se passer pour
eux… et c’est comme ça qu’on finit par lire 300 pages en une soirée à peine.
Si je n’avais pas été particulièrement
emballée par le personnage de Laia dans le premier tome, je dois avouer que je
l’ai beaucoup appréciée dans celui-ci. Tout ce qu’elle a enduré dans Une braise
sous la cendre et tout ce qu’elle endure tout au long de ce livre-ci vont la
révéler beaucoup plus forte que tout le monde ne le pensait, elle comprise, et
son évolution a été très agréable à suivre. Elias, de son côté, à la fois fort
et impitoyable, sensible et protecteur, marqué par son passé et par les
épreuves qu’il a dû subir, est un protagoniste complexe que j’ai adoré
découvrir un peu plus. Enfin, un troisième personnage nous offre ici son point
de vue : il s’agit d’Helene Aquilla, Pie de sang au service de l’empereur
et (ancienne) meilleure amie d’Elias. Tiraillée par son sens du devoir et ses
sentiments pour Elias, par sa loyauté pour l’Empire et son aversion pour
Marcus, nous la retrouvons dans ce livre très éprouvée par les événements. Mais
elle est forte, juste, et suivre l’histoire de son côté de la scène s’est
révélé plus que nécessaire dans notre compréhension de l’intrigue puisque c’est
par son biais que nous découvrons beaucoup, beaucoup de choses.
Le fait de partager le récit en trois points
de vue est ici très utile car les trois personnages ont des visions qui se
compètent, et vivent des choses qui nous permettent à nous de démêler le vrai
du faux et de poser un regard plus global sur l’intrigue. Sabaa Tahir a tissé
son univers et son récit d’une main de maître, nous surprenant de nombreuses
fois par les révélations que l’on y découvre et les tournants que prennent les
événements. Enfin, je me répète, mais ce récit est d’une violence inouïe – en
tout cas pour un roman YA. Je me trompe peut-être mais il me semble rare qu’un
livre dit pour « jeunes adultes » contienne autant de noirceur (ce
qui n’est pas peu dire, car les exemples de livres YA assez durs sont
nombreux). C’est en partie la raison pour laquelle ce livre est aussi éprouvant
et touchant que difficile à poser. On ne peut pas rester insensible à ce qui se
passe, c’est impossible.