Troubles, de Claudine Desmarteau

Résumé :

De soirées au goût amer de bière, en fêtes au goût âpre de vodka, une bande de lycéens traîne la mélancolie de ses dix-sept ans. Dans un monde qui vacille, Camille cherche son salut dans la force de son amitié pour Fred et dans sa passion pour le cinéma.

Albin Michel Wiz

320 pages ; 11.99€

Publié le 29 août 2012

Quand j’ai reçu Troubles, je ne savais pas vraiment à quoi je devais m’attendre, mais j’étais très curieuse de voir vers quoi l’auteur allait nous emmener. J’en avais vaguement entendu parler mais il m’intriguait, et à juste titre. L’adolescence, la drogue, les soirées… tout ça décrit d’une façon assez sombre, je ne sais pas, ça titillait ma curiosité. Et au final, je l’ai vraiment trouvé très bon, comme bouquin.

Dans Troubles, on suit une bande de quelques adolescents comme les autres, avec leurs problèmes de cœur, de drogue, de famille. On les voit évoluer dans leur lycée ou à travers des soirées via le regard de Camille, la narratrice, qui « observe la vie un peu comme un film » (dixit l’auteur, dans l’interview que l’on peut lire d’elle sur le blog de la collection Wiz).

Camille est passionnée de cinéma et a l’œil aussi avisé qu’une caméra pour ce qui est d’observer les autres et de décrire les scènes. C’est un personnage discret, qui suit le mouvement sans toutefois trop s’affirmer dans le groupe et qui se révèle être touchante, à sa façon. L’auteur nous offre son point de vue à travers quelques descriptions de films, rappel de sa passion, qui viennent s’immiscer dans l’histoire d’une façon assez judicieuse. C’est quelque chose que j’ai pas mal apprécié et qui nous mènent à la réflexion, car si ses extraits sont décrits, ça n’est certainement pas pour rien.

Claudine Desmarteau a une écriture directe, ses phrases sont courtes, percutantes et donnent un rythme particulier au récit ; le livre se lit vite et la tension augmente au fil des chapitres, ravivant notre curiosité. Il n’y a pas de réelle trame à l’histoire puisqu’on se contente de suivre une bande de jeunes, avec leurs problèmes d’addiction, leur bouc-émissaire, et leurs réflexions personnelles, mais l’intrigue se profile dès le départ et puis d’un coup, bam, c’est la fin, l’inévitable arrive, et on se dit qu’en fait, ça devait vraiment arriver. Et on réalise que l’auteur a bien réussi son coup.

Je ne peux pas dire que j’ai adoré ce livre, en fait, car ce n’est pas le genre de bouquins qu’on peut définir comme ça. Mais il y est question de nombreux sujets communs à tous, susceptibles de toucher tout le monde. J’ai vraiment eu l’impression de m’immerger dans la réalité et de prendre en pleine face les problèmes de notre propre société, comme ça, d’un coup. C’était tellement réel que j’avais même l’impression, parfois, de lire un mélange d’autobiographie et d’études sociologiques, voire psychologiques. Et pourtant, ça reste un roman, une histoire fictive. Mais une histoire qui fait réfléchir et marque les esprits, à sa façon.

Bref, je ne sais pas si j’ai vraiment réussi à exprimer mon opinion sur ce bouquin. Mais pour faire court, je dirais que c’est un livre qui se lit vite, mais qui n’en est pas moins consistant. Une fois qu’on s’y met, il est facile de se laisser prendre au jeu, de se voir en Camille, de stresser à sa place, de se poser des questions pour elle et pour ses amis. Dans ce sens-là, j’ai vraiment apprécié ce bouquin. Et je pense très sincèrement qu’il vaut le coup d’être lu…

Donc voilà. Merci encore aux éditions Albin Michel pour ce roman choc, inattendu, mais que je suis ravie d’avoir découvert !