Résumé :
Milan, Italie, 1487
Une vie cloîtrée, sans avenir ni amour au couvent
de Santa Marta, voilà ce qui attend Giulia,
à peine dix-sept ans. Un monde de silence, de règles
strictes et de rivalités... Si les premiers jours sont
suffocants, la jeune fille trouve, à sa grande surprise,
l'amitié à travers un atelier de peinture.
Sous la direction de sœur Humilità, les recluses
travaillent sur d'étonnants tableaux, utilisant
une teinte unique et lumineuse dont la fabrication
est secrète : le bleu passion. À mesure que Giulia,
devenue apprentie, découvre la recette de ce bleu, un
projet dangereux germe dans son esprit.
Peut-être a-t-elle un moyen de s'échapper,
à condition de trahir celle qui lui a tout appris.
Albin Michel Wiz
392 pages ; 18€
Publié le 03 février 2014
Bleu passion est un livre
qui ne ressemble à aucun autre, ou en tout cas, à aucun des livres que j’ai pu
lire jusque-là. Original et prenant, c’est un véritable hommage à l’art sous
toutes ses formes mais surtout à la peinture et aux femmes – ces femmes talentueuses
qui vivaient autrefois dans l’ombre de ces messieurs. Une femme peintre ? Ah,
de quoi les rendre fous de jalousie. A leurs yeux, c’était tout bonnement
impossible. Sauf qu’à Santa Marta, l’impossible devient possible dans l’atelier
de sœur Humilità, où les religieuses les plus talentueuses du couvent peuvent
travailler sur des tableaux, exerçant ainsi leur passion.
C’est dans cet atelier que
Giulia va atterrir quelques semaines après son entrée au couvent – couvent dans
lequel elle a été envoyée de force par la femme de son père qui est décédé
depuis peu. Son rêve étant de se marier et de fonder un foyer, jamais elle
aurait cru pouvoir trouver du réconfort dans ce couvent, et pourtant, c’est ce
qui arriva quand sœur Humilità décida de la prendre sous son aile. Mais
dessiner et apprendre la peinture ne suffisent pas à décourager Giulia, qui
cherche toujours à s’enfuir, jusqu’à ce que l’occasion se présente enfin sous
les airs d’un beau jeune homme…
L’écriture de Victoria Strauss
est la première chose qui m’a séduite dans ce bouquin. J’ai trouvé qu’elle
retranscrivait à merveille l’ambiance des lieux et de l’époque, entraînant son
lecteur dans une Renaissance italienne très intéressante à découvrir avec ses
mœurs, ses coutumes, ses croyances et ses injustices. Je ne connais pas
grand-chose sur cette époque mais j’ai adoré plonger dans cet univers et suivre
Giulia, cette jeune fille passionnée de dessin qui, bien qu’un peu naïve, m’a
beaucoup plu. Elle est loin d’être parfaite, elle ne fait pas toujours les bons
choix (ce serait même plutôt le contraire…) mais elle est touchante et, au vue
de la situation, on ne peut que comprendre son désespoir et compatir. Après
tout, en l’envoyant au couvant, la comtesse
l’a privé de tout ce qu’elle a toujours connu et de tout ce qu’elle
désirait connaître : sa liberté, un mari, des enfants, un foyer,
l’obligeant à troquer tous ses espoirs contre une vie de servitude vouée à la
prière et à Dieu… une vie qui va se révéler difficile avec un cadre strict, des
religieuses pas toujours agréables et des coups durs, mais qui pourrait
peut-être lui apporter du réconfort et lui faire une place si Giulia décidait
de lui laisser une chance.
Ce livre est une
déclaration d’amour au monde artistique et aux femmes, mais c’est aussi la
métaphore de toute une vie avec des choix à faire, des situations imposées et
la nécessité de s’adapter aux changements tout en essayant d’en tirer le
meilleur parti possible, de trouver le bonheur malgré tout. Et c’est aussi ça
qui fait que j’ai autant aimé ce livre malgré ses quelques longueurs. Giulia
est déterminée à écouter son cœur, à prendre ses propres décisions, mais plus
elle avance plus elle prend conscience de ce que ses projets vont impliquer
pour elle et son entourage… ce qui va l’amener à douter, à évoluer dans ses
pensées, dans ses actes, et nous amener nous, lecteurs, à se poser des
questions. Que va-t-il se passer, que va-t-elle décider, que va-t-il lui
arriver ?
J’ai l’impression que mon
avis est un peu brouillon mais honnêtement, ce qu’il faut retenir, c’est que
j’ai passé un très très bon moment de lecture avec ce livre. Il est rempli de
mystères, de suspens, de déceptions, de découvertes, de rivalités mais aussi d’’amitié
et de solidarité dans un monde injuste où les distinctions de genre et de
classe sont de mises... mais, avant tout, il respire la peinture, la création. Cet
aspect est décrit et développé avec une telle précision, une telle passion qu’on
ne peut qu’adhérer. Au final, ce mélange d’Histoire, d’art et même de religion
(surtout au vue de l’époque) a été enrichissant à bien des égards et je ne
regrette pas de m’être laissée embarquée dans cette belle histoire.
Si ce livre
vous rend un minimum curieux, que le contexte religieux ne vous dérange pas et
que vous êtes à la recherche d’une intrigue audacieuse et originale… n’hésitez
pas à vous lancer !
Oh je pense bien que j,aimerais ce roman... L'art et les femmes que l'ont reconnait peu viennent me toucher beaucoup ! Merci pour la découverte :-)
RépondreSupprimerMais avec grand plaisir :) Si ces sujets te parlent je pense effectivement qu'il pourra beaucoup te plaire !!
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