Syrli (T1), de Meagan Spooner

Résumé :

Dans un monde normal, Syrli pourrait être une jeune fille comme les autres. Aller au lycée. Tomber amoureuse. Se disputer avec ses parents… Mais Syrli ne vit pas dans ce monde-là. Son monde est en lambeaux, l’humanité ne tient qu’à un fil. Une seule ville a réchappé de la destruction, protégée du chaos extérieur par une barrière d’énergie. Pour fonctionner, elle est alimentée par l’énergie vitale dégagée par certains adolescents aux pouvoirs particuliers : les renouvelables. Syrli serait des leurs, mais refuse d’être réduite à une simple batterie humaine. Une seule issue : la fuite. La traque peut commencer…

Editions Milan
318 pages ; 15€20
Publié le 13 mars 2013

Wow. A l’heure où j’écris ces quelques lignes, je viens de refermer Syrli, et je me tâte encore à lui donner la mention « coup de cœur ». Malgré un début un peu complexe et un passage un poil trop longuet, ce livre est grandiose. Au début, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, tout était un peu confus. Mais plus j’avançais dans ma lecture, plus j’en devenais accro.

Cette fois, j’ai décidé de ne pas vous relater l’histoire à ma sauce, comme je le fais d’habitude. La quatrième de couverture en dit à mon avis bien assez, même si finalement, l’intrigue ne peut se résumer qu’à ce qui y est décrit. Ce que je peux vous dire, en tout cas, c’est qu’il y a de grandes chances pour que vous soyez surpris. Surpris par cet univers atypique – et par certains moments oppressant – qui mêle dystopie, technologie et magie. Surpris par la façon dont il a été brillamment mis en place par Meagan Spooner. Surpris par l’endroit où cette dernière nous amène à travers ses mots, ses personnages et son monde si particulier. J’avais beau connaître les grandes lignes de ce premier tome, jamais je n’aurais imaginé de tels éléments. J’ai été tour à tour charmée, révoltée, répugnée, touchée. Mais plus d’une fois j’ai été prise de court. Autant par les révélations et les rebondissements qui viennent rythmer certains passages que par le déroulement des évènements ou les choix de l’auteur.

Impossible de ne pas reconnaître le talent de Meagan Spooner : dès le premier chapitre, elle m’a transportée dans un autre monde, loin. Son écriture m’a paru extrêmement juste, travaillée, et surtout très émouvante. Ses mots peuvent nous faire visualiser n’importe quel paysage comme ils peuvent nous amener à ressentir des émotions diverses et variées. Le seul bémol que j’ai pu trouver se situe dans la construction du récit. En fait, j’ai trouvé le début rythmé, prenant et accrocheur, puis ça s’est légèrement essoufflé avant de repartir de plus belle. Et c’est ce petit « entre-deux » que je regrette, bien qu’au final il ne m’ait pas vraiment dérangé (l’écriture l’ayant rendu agréable et la suite rattrapant largement le coup).

Syrli est une héroïne que j’ai littéralement adorée. Elle possède une personnalité à la fois forte et fragile, ce qui est très appréciable au vue de ce qu’elle va devoir traverser. C’est quelqu’un à qui on peut très bien s’identifier étant donné ses réactions très crédibles et naturelles : pas une seule de ses décisions, pas un seul de ses actes ne m’a paru inapproprié. Elle ne fait pas toujours les bons choix et n’agit pas toujours comme il le faut, mais c’est justement ça qui la rend si réelle. Je me suis vraiment attachée à elle. Elle est incroyable. Et par moments si touchante (je pense par exemple à sa découverte de la « nature », que j’ai trouvé superbement décrite).

Parmi les autres personnages, ou en tout cas les autres « intervenants », je n’en retiendrais que deux (même si on a l’occasion d’en croiser d’autres, plus ou moins importants) : Nixe et Oren. Le premier est un petit être très surprenant que je vous laisserais découvrir : on ne sait pas si on peut s’y fier, mais on ose espérer que oui, et on finit par s’y attacher. J’ai adoré la petite touche d’originalité qu’il a apporté, et je salue l’idée que l’auteur a eu. Quant à Oren, lui aussi, il mérite que vous le découvriez pas vous-même. Il incarne la sauvagerie, le mystère, voire le danger – mais évoque en nous une certaine notion de sécurité, un sentiment de désir, même. La relation qui se créé petit à petit entre lui et Syrli est criante de vérité et de sensibilité. J’ai adoré.

Par certains aspects, le « voyage » qu’entreprend Syrli dans ce monde qu’elle ne connait que de par ce qu’on a bien voulu lui dire m’a rappelé Pandemonium de Lauren Oliver ou encore La princesse maudite de Julie Kagawa. Mais cette comparaison n’est pas à prendre dans le mauvais sens, car ce livre possède des caractéristiques bien à lui ainsi qu’un univers qui lui est propre. C’est un mélange réussi entre fantastique et dystopie, où l’on retrouve des notions bien réelles telles que l’énergie, mais aussi une bonne dose d’imaginaire se traduisant par des pouvoirs, ou des créatures. Je n’ai pu me sentir que fascinée !

Vous l’avez donc compris, me voilà encore une fois conquise. Si la mention « coup de cœur » ne figure pas sur l’article, je me demande encore si finalement, et malgré ses défauts, Syrli n’en est pas un. La première moitié marque une phase de découverte où on fait la connaissance de notre héroïne et du monde dans lequel elle vit. La deuxième moitié, elle, se révèle lourde en intensité et surtout, véritablement surprenante. Même maintenant que je l’ai terminé j’en redemande encore et encore. Non pas parce que la fin nous laisse sur un cliffhanger insoutenable (même si elle nous donne envie de lire la suite, qu’on devine excellente) ; mais bien parce que tout, dans ce premier tome, m’a charmé. Du coup, vous l’avez deviné… je ne peux que vous encourager à le lire. Je sais, vous devez en avoir marre de moi, surtout en ce moment où je ne lis que des livres géniaux (à mes yeux en tout cas). Mais sérieusement, il vaut le coup.

En bref, une parution Macadam à ne pas rater ! La suite est prévue pour janvier 2014 :)