Résumé :
Septembre 1939, la guerre commence. Marwen Goulaouenn vient d’arriver avec sa famille sur l'Ile Verte, réputée pour sa forêt ancestrale, la noirceur de ses légendes et la puissance de ses orages. Déstabilisée par la « drôle de guerre », l’île est aussi victime d’une vague de meurtres et de terreur, que la rumeur locale et les superstitions attribuent à une Bête mystérieuse. Marwen n’est pas une jeune fille comme les autres. Mûrie par une santé fragile et de nombreuses lectures, elle porte un lourd secret : elle est hantée par le Manac’h, présence mystérieuse seulement visible d’elle, dont elle ne sait rien, mais qui, telle une ombre, ne la quitte jamais. L’île est un lieu très ancien, qui regorge de légendes, particulièrement au sujet de sa forêt inextricable. Mais, malgré les interdits qui frappent la forêt, Marwen s’y sent puissamment appelée. Elle s’y aventure et y rencontre une femme très étrange, redoutée des gens de l’île ; une sorte de médiatrice entre le monde réel et le monde des mythes. Ce que cette femme lui fera découvrir va bouleverser à jamais la vie de Marwen. Et elle se retrouvera face à une question écrasante : est-il possible qu’elle soit l’Élue qui, d’après la légende, sauvera l’île d’un mal bien plus profond que la menace allemande ou que les crimes sanglants de la Bête ?
Pascal Galodé éditeurs
357 pages ; 22.90€
Publié le 20 avril 2012
L’histoire se déroule en 1939 et 1940. La menace de la seconde guerre mondiale
plane sur la fameuse Île Verte où Marwen et sa famille viennent d’emménager. Tandis
que les hommes s’apprêtent à partir au combat, et que d’étranges crimes vont
venir inquiéter les habitants de l’île, Marwen va découvrir les nombreux
mystères et croyances que recèle cet endroit. Bravant les interdictions de ses
parents et les mises en garde des adultes, la jeune fille est bien décidée à
enquêter sur les mystères qui l’entourent. Mais pas une seule seconde elle ne s’était
imaginé jouer un rôle dans une prophétie vieille comme le monde....
Le livre commence sur un chapitre à part, centré sur un évènement qui
a son importance dans l’histoire : un orage, avec des conséquences
particulières. Ensuite, il est divisé en deux parties : avant l’orage et
après l’orage. Le récit est rédigé à la troisième personne et nous permet de
mieux découvrir les personnages, l’Île, les légendes qui l’entourent et la mentalité de ses habitants. Seul le début de la deuxième partie est écrit
à la première personne, vu que c’est le journal secret de Marwen. Heureusement,
d’ailleurs, car si ce changement nous permet d’être au plus proche de ce
personnage, il nous rend malheureusement trop extérieurs aux évènements. Dans
cette partie, on ne sait que ce que Marwen veut bien consigner par écrit, ce
qui fait qu’on perd énormément de détails sur ce qui se passe. Moi qui préfère
d’habitude la narration à la première personne, je dois avouer qu’ici, j’ai
préféré la narration à la troisième personne, plus complète. J’ai donc été
soulagée de voir qu’on la retrouvait dans les dernières pages.
Le style de l’auteur est très accrocheur et j’ai beaucoup aimé son
écriture. Le fait que l’histoire soit consignée d’un point de vue omniscient
(dans la première partie, et à la fin du livre) m’a beaucoup plu, et pourtant
ça n’était pas gagné car dans certains livres, ce choix-là me dérange. Ici,
j’ai trouvé que ça collait parfaitement à l’histoire. Comme je le disais plus
haut, il nous permet de découvrir les détails de l’intrigue tout en nous
permettant d’en connaître d’avantage sur les personnages et l’Île. J’ai aussi
très largement adhérée à l’ambiance qui nous est décrite, un mélange de
réalisme (avec la menace sous-jacente de la seconde guerre mondiale, période de
l’histoire qui m’a toujours intriguée – et touchée) et de mystères (dus aux
légendes locales et aux quelques étranges phénomènes qui marquent l’histoire). Ce
côté-là de l’intrigue met du temps à s’affirmer et, même à la fin, reste un peu
flou, mais il est très intéressant et m’a rendu curieuse d’en savoir plus.
Si le « jeune » âge des personnages m’inquiétait un peu, au
début (le personnage principal n’ayant que douze ans), je me suis vite rendue
compte que ça ne me dérangeait absolument pas. Marwen garde, par certains
aspects, un caractère d’enfant, mais on la sent plus mûre que la plupart des
adolescents de son âge. C’est une jeune fille très touchante qui, à cause de sa
nature fragile, a passé la plupart de son enfance enfermée dans sa chambre, à
lire des histoires plutôt que de s’amuser avec ses amis. Sa rencontre avec
certains personnages, Gaël en tête de liste, va lui apporter la lueur
d’innocence qui lui manquait tant. La relation qui se tisse peu à peu entre eux
est douce et touchante, et Gaël est quelqu’un que j’ai vraiment apprécié, un
personnage qui a aussi sa part de maturité mais qui, par sa nature taquine et
bienveillante, apporte un brin de fraîcheur et de tendresse à la vie de Marwen.
En tout cas au début… Les autres personnages, quant à eux, sont également sympathiques
à découvrir, à commencer par Marie-Louise, le père et la petite sœur de Marwen,
auxquels on s’attache très facilement. La mère de Marwen, en revanche, m’a
laissé un peu amère. C’est un personnage pour qui on éprouve facilement de la
sympathie mais qui se révèle agaçante, blessante même. J’ai souvent eu de la
peine pour Marwen suite à certaines de ses paroles.
Au final, je dois avouer que ce livre est une bonne surprise. J’ai
beaucoup apprécié ma lecture et j’ai été particulièrement séduite par l’ambiance
qui se dégage des légendes bretonnes entourant l’Île Verte et par les
personnages, que j’ai trouvés très vrais et très touchants. Les révélations que
l’auteur fait sur le tome 2 des Maîtres de l’orage (à paraître en avril / mai
2013) sur son site me rendent encore plus impatiente de lire le deuxième tome. J’espère qu’on en
apprendra plus sur la prophétie et qu’on retrouvera Marwen et Gaël – ce dernier
étant trop effacé dans la dernière partie du livre… ! Bref, voilà, La
marque de l’orage est un tome extrêmement réussi qui pose les bases d’une saga
qui s’annonce très intense, à mon avis. Je lirais la suite avec grand plaisir
dès que j’en aurais l’occasion !
Petit plus : Véronique David-Martin est une auteur française qui
vit depuis de nombreuses années en Grande-Bretagne. Suite à un appel à l’aide
que j’ai lancé sur ma page facebook pour traduire une interview, elle s’est
gentiment proposé pour m’aider. Donc la prochaine interview qui sera en ligne
sur le blog, ce sera en partie grâce à elle… alors encore une fois, Véronique,
si vous me lisez : MERCI ! :)
Un grand merci à vous, chère Laura! :-)
RépondreSupprimerMais avec plaisir ! C'est sincère :)
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