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mardi 9 janvier 2018

Une braise sous la cendre T2 : Une flamme dans la nuit, de Sabaa Tahir


Résumé :

Elias a toujours voulu quitter Blackcliff pour enfin devenir libre. Mais ce rêve a un prix : Laia, une jeune résistante, lui permettra de fuir s’il l’aide à faire évader son frère, enfermé dans la pire prison de Blackcliff. Malgré le risque, Elias n’hésite pas une seconde et décide de forcer son destin. Traqués par les Martiaux, les fugitifs ignorent que ce voyage les conduira jusqu’au coeur de l’Empire, où des dangers plus périlleux encore les attendent…

Pocket Jeunesse
544 pages ; 18.90€
Publié le 17 novembre 2016



Une braise sous la cendre n’avait pas été un coup de cœur pour moi, contrairement à beaucoup d’autres. Mais je l’ai lu fin 2015 et quand je me suis aperçue que ça faisait « si longtemps », j’ai été étonnée, car il m’avait laissé un tel souvenir que j’avais l’impression que ça ne faisait que quelques mois à peine que je l’avais dévoré. Je me suis donc replongée dans cet univers avec un énorme plaisir, au point de terminer cette suite en quelques jours à peine – avec plus de la moitié du livre engloutie dans une même journée alors que ces derniers temps, je lisais à un rythme de tortue !

Nous retrouvons Laia et Elias là où nous les avions laissés : en pleine fuite, tentant d’échapper aux Martiaux lancés à leur suite et à la terrible Commandante, une femme sans pitié qui n’hésite pas à exterminer quiconque se met sur son chemin. Déterminés à sauver Darin, le frère de Laia et leur seule chance de modifier le destin des Erudits, les deux comparses se lancent dans un long voyage qui n’est pas évident, avec pour destination finale Kauf, prison redoutable dans laquelle Darin est enfermé.

Le moins que l’on puisse dire est que nous nous retrouvons directement dans le vif du sujet car en cinquante pages à peine, l’auteur nous embarque dans un rythme effréné marqué par une violence extrême qui n’épargne ni les personnages, ni les lecteurs. Les pages suivantes se tournent alors presque d’elles-mêmes tant on est pris par ce qui se passe, entre combats sanglants, révélations surprenantes et terribles retournements de situation. Autant vous dire que l’alternance des points de vue et la construction du récit ne nous aide pas à calmer nos ardeurs, Sabaa Tahir prenant un malin plaisir à terminer ses chapitres de façon assez terrible, laissant les personnages dans des situations stressantes. On se surprend alors à lire encore et encore et encore pour savoir ce qui va ensuite se passer pour eux… et c’est comme ça qu’on finit par lire 300 pages en une soirée à peine.

Si je n’avais pas été particulièrement emballée par le personnage de Laia dans le premier tome, je dois avouer que je l’ai beaucoup appréciée dans celui-ci. Tout ce qu’elle a enduré dans Une braise sous la cendre et tout ce qu’elle endure tout au long de ce livre-ci vont la révéler beaucoup plus forte que tout le monde ne le pensait, elle comprise, et son évolution a été très agréable à suivre. Elias, de son côté, à la fois fort et impitoyable, sensible et protecteur, marqué par son passé et par les épreuves qu’il a dû subir, est un protagoniste complexe que j’ai adoré découvrir un peu plus. Enfin, un troisième personnage nous offre ici son point de vue : il s’agit d’Helene Aquilla, Pie de sang au service de l’empereur et (ancienne) meilleure amie d’Elias. Tiraillée par son sens du devoir et ses sentiments pour Elias, par sa loyauté pour l’Empire et son aversion pour Marcus, nous la retrouvons dans ce livre très éprouvée par les événements. Mais elle est forte, juste, et suivre l’histoire de son côté de la scène s’est révélé plus que nécessaire dans notre compréhension de l’intrigue puisque c’est par son biais que nous découvrons beaucoup, beaucoup de choses.

Le fait de partager le récit en trois points de vue est ici très utile car les trois personnages ont des visions qui se compètent, et vivent des choses qui nous permettent à nous de démêler le vrai du faux et de poser un regard plus global sur l’intrigue. Sabaa Tahir a tissé son univers et son récit d’une main de maître, nous surprenant de nombreuses fois par les révélations que l’on y découvre et les tournants que prennent les événements. Enfin, je me répète, mais ce récit est d’une violence inouïe – en tout cas pour un roman YA. Je me trompe peut-être mais il me semble rare qu’un livre dit pour « jeunes adultes » contienne autant de noirceur (ce qui n’est pas peu dire, car les exemples de livres YA assez durs sont nombreux). C’est en partie la raison pour laquelle ce livre est aussi éprouvant et touchant que difficile à poser. On ne peut pas rester insensible à ce qui se passe, c’est impossible.

jeudi 26 novembre 2015

Une braise sous la cendre, de Sabaa Tahir


Résumé :

Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.

Pocket Jeunesse
528 pages ; 18.90€
Publié le 14 octobre 2015


Une braise sous la cendre est un roman qui a pas mal fait parler de lui avant / pendant sa sortie, ce qui a tout naturellement suscité ma curiosité. On me l’a si vivement recommandé que j’étais impatiente de découvrir ce qui se cachait sous ce titre accrocheur et cette belle couverture. Et ce qui s’y cache, c’est une histoire sombre et violente qui se déroule dans un monde impitoyable et qui, surtout, n’est pas à lire quand vous avez déjà le moral dans les chaussettes. Après, si vous cherchez à lire un livre prenant, qui se lit tout seul et vous donne parfois du mal à décrocher, ne cherchez pas plus loin. Je n’ai pas eu le fameux coup de cœur comme ça a été le cas pour certains, mais j’ai passé un bon moment et le recommande à tous ceux qui apprécient – comme moi – ce genre d’univers complexes et difficiles, mais très intéressants à découvrir.

Nous suivons tour à tour Laia, une jeune Érudite, et Elias, un Martial, ou pour être plus précise un Mask (c’est-à-dire un guerrier redoutable). Laia est esclave et n’a qu’une idée en tête : sauver son frère. Elias, qui est loin de partager l’idéologie de ceux à qui il est pourtant censé porter allégeance, ne désire qu’une chose : échapper à la terrible école qui le forme à tuer pour servir l’Empire. Ces deux personnages qui n’ont apparemment rien en commun se retrouvent finalement à œuvrer chacun de leur côté dans un même but : recouvrer une liberté qui leur a été ôtée de façons bien différentes, mais qui leur a été ôtée tout de même. Parce qu’on se rend compte, à travers le point de vue d’Elias, qu’il n’y a pas que les esclaves qui sont enchaînés, qu’il y a différentes façons de se voir priver de sa liberté et que ce n’est pas parce qu’on a l’air libre qu’on l’est réellement. C’est un point qui m’a beaucoup touché dans ce livre, et qui a fait d’Elias un personnage vraiment fascinant à suivre. Plus que Laia, que j’ai trouvé moins développée mais qui reste une jeune fille prometteuse, qui a beaucoup évolué au fil des chapitres et qui s’est finalement révélée pleine de ressources.

Du côté de l’écriture, j’avoue que je n’ai été ni particulièrement charmée, ni particulièrement déçue. C’est une écriture efficace qui fait que l’on tourne les pages sans s’en rendre compte et que l’on se retrouve happé dans l’histoire sans voir passer les minutes. Ni bâclée ni spécialement développée, riche ou poétique, elle fait quand même son office en nous permettant de nous oublier dans l’univers créé et de nous attacher aux personnages. Quant à l’alternance des points de vue, elle est intéressante car elle nous permet de recueillir nombre d’informations essentielles à la compréhension de l’intrigue et surtout de l’univers construit par Sabaa Tahir. Je pensais au départ qu’il s’agissait d’un genre de dystopie, mais j’ai été surprise d’y découvrir des éléments relevant du fantastique (voire de la fantasy, je ne sais pas trop, dans ce cas-ci). En tout cas, les surprises ont été au rendez-vous et quelque chose me dit qu’on n’a pas fini d’en avoir et ça, c’est plutôt pas mal. Par contre, là où l’alternance est traitre (et l’auteur en joue énormément), c’est qu’elle nous pousse toujours à lire davantage. Parce que bon, c’est bien beau de retrouver le deuxième personnage, mais on a envie de savoir ce qui va se passer pour le premier, qu’on a bien sûr laissé dans une situation délicate... (Ah, ces auteurs !)

En résumé, Une braise sous la cendre est un premier tome intéressant qui se lit vite, qui présente une intrigue difficile mais efficace et qui laisse présager une suite riche en surprises. Pas de coup de cœur ni de révélation particulière pour moi, mais j’ai passé un bon moment, et je sais qu’il a le potentiel pour charmer bon nombre d’entre vous. Alors s’il vous tente, laissez-vous aller ! ;)