Une saison à Long Island, d'Anna Godbersen

Résumé :

1929. Le soleil brille moins longtemps qu'un diamant... À Long Island, où l'été est souverain, Cordelia et Letty passent leurs après-midi au bord de la piscine entre potins mondains et cocktails multicolores. Mais être des filles dans le vent, courtisées et admirées ne leur suffit pas. Alors que l'été brille de mille feux, les deux amies sont de nouveau irrésistiblement attirées par les lumières de New York, la ville qui ne dort jamais. Letty veut coûte que coûte conquérir Broadway et Cordelia, toute fraîche héritière de Darius Grey, veut se venger de ceux qui lui ont mené la vie dure quelques mois plus tôt. Mais la vengeance a toujours un prix et l'existence se charge de le lui rappeler.. 

Albin Michel Wiz

373 pages ; 16€

Publié le 2 avril 2012

Une saison à Long Island est la suite de Tout ce qui brille, d’Anna Godbersen, que j’avais déjà beaucoup aimé. J’ai reçu le deuxième tome de la part des éditions Albin Michel la semaine dernière… donc un grand merci à eux pour cette lecture ! :)

Ma chronique contient des spoilers sur le premier tome, mais pas sur le deuxième. Par conséquent, si vous n’avez pas lu Tout ce qui brille… je vous conseille de vous abstenir de lire ce qui suit !

A l’instar du premier tome, on retrouve dans ce livre trois jeunes filles : Cordelia, qui vit désormais à Dogwood, on son père l’a accueilli peu de temps avant de rendre l’âme, assassiné ; Letty, qui s’est installé chez son amie après l’avoir retrouvé ; et enfin Astrid, qui désormais fiancée à Charlie, emménage également au manoir.  Mais malgré la chaleur de l’été et l’ambiance festive que celui-ci emmène, la situation est plutôt bancale pour les Grey et leur entourage. Vengeance, coups durs, affaires, mais aussi coups de cœur, peines de cœur et amitié vont se bousculer dans leur quotidien, et c’est ce qui fait tout le charme du bouquin.

Ce deuxième tome s’ancre parfaitement dans la lignée de Tout ce qui brille : j’ai vraiment eu l’impression de reprendre l’histoire là où je l’avais laissé, bien que quelques semaines se sont déroulées entre la fin du premier tome et le début du deuxième. L’écriture de l’auteur est toujours aussi agréable à lire, et le fait de suivre tour à tour les filles est vraiment sympathique. Ainsi, malgré le fait qu’il n’y ait pas de très grands moments d’action ou de suspens, on garde quand même cette envie constante d’avancer dans l’histoire et de découvrir la suite. Après, c’est comme dans un cercle vicieux : plus on lit, et plus on a envie de lire. Anna Godbersen est très habile pour construire son intrigue sans que celle-ci ne soit particulièrement intense, et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cette ambiance un peu particulière des années 20.

Du coté des personnages, j’ai adoré retrouver les filles, surtout Cordelia. Après ce deuxième tome, je pense pouvoir affirmer que c’est celle que je préfère. Elle est discrète, mais très attachante, et réfléchie. Ça m’a fait plaisir de la voir s’élever à un rang aussi responsable dans l’entreprise familiale, et j’ai également adoré la relation qui s’est construit entre elle et son frère. En parlant de Charlie, d’ailleurs, je l’ai beaucoup apprécié dans ce tome. Sa relation avec Astrid est plus que chaotique, rendue difficile par la tension de plus en plus importante entre les Grey et les Hale, et par les caprices de la fiancée. Car malgré ses qualités (notamment sa loyauté en amitié), il faut avouer qu’Astrid est vraiment capricieuse : l’image même de la diva des années 20. A l’opposé, on a par contre Letty, qui malgré sa timidité et sa discrétion, évolue sensiblement au contact de son nouvel environnement. Elle prend de plus en plus confiance en elle et les coups durs la rendent plus mûre, ce qui est très bon pour son personnage… même si celle-ci souffre quand même beaucoup. En fait, chaque personnage traverse des épisodes plus ou moins difficiles de leur vie, et le récit n’est pas sans émotion. Elles sont toutes trois très différentes mais vraiment attachantes ; et les différents protagonistes qu’elles croisent le sont tout autant… à commencer par Max, Victor et Grady, pour qui j’avoue avoir un faible :)

Derrière les belles et grandes soirées animées, les après-midi farniente au bord de la piscine et les joies futiles que les filles peuvent éprouver, l’ambiance s’alourdit au fur et à mesure qu’on progresse dans notre lecture. Le danger est plus présent que jamais et on redoute, à chaque chapitre, le point noir qui viendra perturber cette tranquillité suspicieuse. Du coup, même si le suspens n’est pas si évident que ça, il est bien présent, et il nous tient en haleine… du coup, eh bien, me voilà de nouveau impatiente de lire la suite. La fin de ce tome est concluante, satisfaisante, mais le calme ne va pas durer, je le sens. Et ça me met sur les nerfs… car je veux la suite !

Si vous avez apprécié le premier tome, n’hésitez donc pas, et lancez-vous dès que possible. On plonge une deuxième fois, et ce avec délice, dans cette période un peu délurée de l’histoire que sont les années folles. Une saison à Long Island est à la hauteur de Tout ce qui brille. C’est une série à ne pas manquer si vous appréciez les romans qui mêlent « historique » et divertissement, et qui, sous un aspect léger, rend compte d’une histoire à la fois réaliste, émouvante et même difficile. J’ai passé un très bon moment de lecture. Merci encore aux éditions Albin Michel !