vendredi 21 février 2014

Bleu passion, de Victoria Strauss

Résumé :

Milan, Italie, 1487 Une vie cloîtrée, sans avenir ni amour au couvent de Santa Marta, voilà ce qui attend Giulia, à peine dix-sept ans. Un monde de silence, de règles strictes et de rivalités... Si les premiers jours sont suffocants, la jeune fille trouve, à sa grande surprise, l'amitié à travers un atelier de peinture. Sous la direction de sœur Humilità, les recluses travaillent sur d'étonnants tableaux, utilisant une teinte unique et lumineuse dont la fabrication est secrète : le bleu passion. À mesure que Giulia, devenue apprentie, découvre la recette de ce bleu, un projet dangereux germe dans son esprit. Peut-être a-t-elle un moyen de s'échapper, à condition de trahir celle qui lui a tout appris.

Albin Michel Wiz
392 pages ; 18€
Publié le 03 février 2014

Bleu passion est un livre qui ne ressemble à aucun autre, ou en tout cas, à aucun des livres que j’ai pu lire jusque-là. Original et prenant, c’est un véritable hommage à l’art sous toutes ses formes mais surtout à la peinture et aux femmes – ces femmes talentueuses qui vivaient autrefois dans l’ombre de ces messieurs. Une femme peintre ? Ah, de quoi les rendre fous de jalousie. A leurs yeux, c’était tout bonnement impossible. Sauf qu’à Santa Marta, l’impossible devient possible dans l’atelier de sœur Humilità, où les religieuses les plus talentueuses du couvent peuvent travailler sur des tableaux, exerçant ainsi leur passion.

C’est dans cet atelier que Giulia va atterrir quelques semaines après son entrée au couvent – couvent dans lequel elle a été envoyée de force par la femme de son père qui est décédé depuis peu. Son rêve étant de se marier et de fonder un foyer, jamais elle aurait cru pouvoir trouver du réconfort dans ce couvent, et pourtant, c’est ce qui arriva quand sœur Humilità décida de la prendre sous son aile. Mais dessiner et apprendre la peinture ne suffisent pas à décourager Giulia, qui cherche toujours à s’enfuir, jusqu’à ce que l’occasion se présente enfin sous les airs d’un beau jeune homme…

L’écriture de Victoria Strauss est la première chose qui m’a séduite dans ce bouquin. J’ai trouvé qu’elle retranscrivait à merveille l’ambiance des lieux et de l’époque, entraînant son lecteur dans une Renaissance italienne très intéressante à découvrir avec ses mœurs, ses coutumes, ses croyances et ses injustices. Je ne connais pas grand-chose sur cette époque mais j’ai adoré plonger dans cet univers et suivre Giulia, cette jeune fille passionnée de dessin qui, bien qu’un peu naïve, m’a beaucoup plu. Elle est loin d’être parfaite, elle ne fait pas toujours les bons choix (ce serait même plutôt le contraire…) mais elle est touchante et, au vue de la situation, on ne peut que comprendre son désespoir et compatir. Après tout, en l’envoyant au couvant, la comtesse  l’a privé de tout ce qu’elle a toujours connu et de tout ce qu’elle désirait connaître : sa liberté, un mari, des enfants, un foyer, l’obligeant à troquer tous ses espoirs contre une vie de servitude vouée à la prière et à Dieu… une vie qui va se révéler difficile avec un cadre strict, des religieuses pas toujours agréables et des coups durs, mais qui pourrait peut-être lui apporter du réconfort et lui faire une place si Giulia décidait de lui laisser une chance.

Ce livre est une déclaration d’amour au monde artistique et aux femmes, mais c’est aussi la métaphore de toute une vie avec des choix à faire, des situations imposées et la nécessité de s’adapter aux changements tout en essayant d’en tirer le meilleur parti possible, de trouver le bonheur malgré tout. Et c’est aussi ça qui fait que j’ai autant aimé ce livre malgré ses quelques longueurs. Giulia est déterminée à écouter son cœur, à prendre ses propres décisions, mais plus elle avance plus elle prend conscience de ce que ses projets vont impliquer pour elle et son entourage… ce qui va l’amener à douter, à évoluer dans ses pensées, dans ses actes, et nous amener nous, lecteurs, à se poser des questions. Que va-t-il se passer, que va-t-elle décider, que va-t-il lui arriver ?

J’ai l’impression que mon avis est un peu brouillon mais honnêtement, ce qu’il faut retenir, c’est que j’ai passé un très très bon moment de lecture avec ce livre. Il est rempli de mystères, de suspens, de déceptions, de découvertes, de rivalités mais aussi d’’amitié et de solidarité dans un monde injuste où les distinctions de genre et de classe sont de mises... mais, avant tout, il respire la peinture, la création. Cet aspect est décrit et développé avec une telle précision, une telle passion qu’on ne peut qu’adhérer. Au final, ce mélange d’Histoire, d’art et même de religion (surtout au vue de l’époque) a été enrichissant à bien des égards et je ne regrette pas de m’être laissée embarquée dans cette belle histoire.

Si ce livre vous rend un minimum curieux, que le contexte religieux ne vous dérange pas et que vous êtes à la recherche d’une intrigue audacieuse et originale… n’hésitez pas à vous lancer !

2 commentaires:

  1. Oh je pense bien que j,aimerais ce roman... L'art et les femmes que l'ont reconnait peu viennent me toucher beaucoup ! Merci pour la découverte :-)

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    1. Mais avec grand plaisir :) Si ces sujets te parlent je pense effectivement qu'il pourra beaucoup te plaire !!

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