Deux filles sur le toit, d'Alice Kuipers

Quatrième de couverture :

« Je fixe les mots noirs comme des petites araignées, les regarde tisser leur toile. Il y a quelque chose de plaisant à remplir une page blanche, même si je n'avouerais jamais cela à Lynda. Ce cahier vierge, elle me l'a donné quand je suis allée la voir mardi.

- Écrire dans ce cahier t'aidera à te souvenir.

- Et si je n'en ai pas envie ? 

- Tu devrais, à mon avis.

- Ça ne changera rien.

- Faudrait peut-être que tu essaies.

J'ai levé les yeux au ciel. »

Albin Michel Wiz

200 pages ; 10.90€

Publié le 4 mai 2011

Ce livre est arrivé dans ma boîte aux lettres en même temps que les deux tomes de la trilogie de Jenny Han et, comme eux, il mérite 5 étoiles. Deux filles sur le toit est un livre très touchant et pleins d'émotions qui nous présente le journal intime de Sophie, une jeune adolescente qui a du mal à faire son deuil et à se reconstruire après avoir vécu un drame. Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas vous gâcher la lecture...

On sent dès les premières pages que Sophie n'est plus la même qu'avant. Elle est extrêmement malheureuse et n'arrive plus, malgré ses efforts, à faire comme si tout allait bien pour elle et sa mère. On n'apprend ce qui s'est passé qu'après plusieurs chapitres mais on se rend vite compte que cet événement, quel qu'il soit, a brisé sa famille : sa mère se referme, Sophie également, et les tentatives de communication entre elles sont souvent vaines. Le roman est plein de tristesse mais aussi de rage, de colère... on ne peut que se rebeller face à l'injustice qui les a touché, mais que peut-on faire ? Rien, absolument rien. Sophie souffre et à travers les pages de son cahier, apprend à se rappeler, à accepter ce qui s'est passé. C'est dur et vraiment émouvant, les émotions sont retranscrites avec justesse.

Le fait que le livre soit présenté sous la forme d'un journal intime, avec des passages plus ou moins longs mais toujours datés, fait qu'on lit sans s'en rendre compte. On s'identifie beaucoup à Sophie, on s'attache à elle et on souhaite qu'elle puisse aller mieux, même si on comprend – sans pour autant réussir à imaginer ce qu'elle vit – que ça ne soit pas facile pour elle ni pour sa mère. Sur la quatrième de couverture on parle d'un livre « étonnant, déchirant et splendide » et je suis bien d'accord. Le thème est actuel et poignant, et on se rend compte grâce à cette fiction-réalité que ça pourrait tout aussi bien nous arriver à nous. On n'y pense jamais mais c'est la vérité. De plus Alice Kuipers a une écriture directe et on a vraiment l'impression de lire le journal de Sophie, ce qui rend le tout plus authentique et donc plus touchant. C'est vraiment un beau roman, avec des sentiments bien marqués, beaucoup d'émotion et une touche d'espoir.

Ma chronique est assez courte mais je n'ai pas grand chose de plus à dire si ce n'est que c'est un très très beau roman, vraiment touchant et, c'est vrai, assez court. Je dirais pas que j'ai pris « plaisir » à le lire (même si quelque part c'est vrai) car le sujet est quand même grave et délicat, mais je l'ai énormément apprécié et j'espère qu'il en sera de même pour tous les futurs lecteurs !

Un grand merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce roman ;)