lundi 9 janvier 2012

L'amour plus fort que les préjugés

À l'occasion de la sortie de Paradise, le nouveau roman de Simone Elkeles le 12 janvier 2012, les Éditions La Martinière J. Fiction m'ont invitée à participer à un concours inter-bloggeuses.
Le principe : Rédiger un court récit sur le thème "L'amour plus fort que les préjugés"
J'ai relevé le défi et voici ma proposition !
[Par contre... je viens de finir le texte car je n'avais pas pu m'y mettre avant (BTS...^^) du coup, je ne sais pas ce que ça vaut. Vraiment, vraiment pas. Donc vous moquez pas s'il vous plait... (a) Bonne lecture à ceux qui sont intéressés ! ]


Des préjugés, tout le monde en a, et je ne faisais pas exception à la règle.
Dès que les terminales du lycée Newton apercevaient Thomas Hilton, un sourire ironique se formait sur leur visage. Avec ses cheveux longs, son allure « déglinguée » et son attitude je-m'en-foutiste, on le considérait plus comme un élément du décor amusant la compagnie que comme l'un des nôtres. Malgré mon bon sens moral, l'opinion générale était la plus forte, et si je ne le critiquais pas personnellement, je ne faisais rien pour arranger sa situation. C'était normal, un fait comme un autre dans notre pauvre petite ville.
Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais réalisé à quel point c'était mesquin et puéril.

_ Toutes mes condoléances.
J'hochai la tête pour la centième fois environ et tentai de retenir le soupir qui menaçait de franchir mes lèvres. Tous ces gens me sortaient pas les yeux et j'en avais plus que marre de leurs phrases préconçues, de leurs sourires hypocrites et de leurs regards en biais. Ma mère venait de mourir et la seule chose que je souhaitais, c'était me réfugier dans ma chambre et mettre la musique à fond pour noyer mes sanglots. Chose que je ne pouvais pas faire. A la place, je devais rester là, et écouter les fausses jérémiades de ceux qui avaient tourné le dos à ma mère lorsqu'elle était tombée malade.
_ Que des hypocrites, murmurai-je en fermant les yeux.
_ Hey, m'interrompis une voix familière. Tu tiens le coup ?
Anna m'observait de ses yeux maquillés de noir, attendant patiemment que je ne daigne lui répondre. Mais la vérité, c'était que même elle m'agaçait aujourd'hui.
_ Ça va.
_ Tous ces gens, bon dieu... Vivement que tout rentre dans l'ordre, souffla-t-elle en s'asseyant sur la table à côté de laquelle je me tenais.
En ce qui me concerne rien ne pourra jamais rentrer dans l'ordre, mais ça, elle ne s'en rendait sûrement pas compte.
_ De toute façon, on s'y attendait, hein ?
Je ne répondis pas, ne sachant que répondre. Elle n'avait pas tort, cela faisait six mois que les médecins avaient annoncé à ma mère qu'il ne lui en restait que deux à vivre. Est-ce que le fait de m'y attendre m'avait rendue prête ? Non, cent fois non.
_ Je vais faire un tour.
Ne pouvant plus supporter ce manège, je la laissai en plan.
Nous étions en plein mois de novembre et l'air était sec et glacial, exactement comme je l'aimais. Couverte jusqu'aux yeux, je commençai à m'éloigner de la bâtisse afin de m'approcher du lac situé à quelques mètres de mon jardin, lequel était peuplé des quelques fumeurs qui s'étaient attardés ici après la réception. Ils ne me prêtèrent pas attention, et cela m'allait très bien. Je voulais être seule.
Ce que je pensais être, jusqu'à ce que je le vois. Thomas.
C'était la dernière personne que je m'attendais à voir près de chez moi, et particulièrement aujourd'hui. Pourtant il était là et, d'une certaine façon, le voir m'apaisa. Les cheveux noués sur la nuque, les mains dans les poches, le regard indéchiffrable... il était tel qu'il était tous les jours et de le voir si normal me procura un sentiment de soulagement.
Comme si malgré tout, certaines choses ne changeaient pas.
Nos regards se croisèrent et je m'approchai doucement de lui, m'arrêtant à quelques mètres de l'endroit où il se tenait. Il se racla la gorge et baissa les yeux.
_ Je suis désolée pour ta mère.
Et, pour la première fois de la journée, je sus que c'était sincère.
_ Merci, murmurai-je.
Il hocha la tête et me regarda de nouveau. Ses yeux étaient verts. C'est la première fois que je croisai son regard, notai sa profondeur.
Je ne voulais pas que ce soit la dernière.
_ Je sais qu'on se connait pas beaucoup mais... je sais ce que ça fait. De vivre ça, je veux dire.
Il sembla gêné tout à coup. Et triste.
_ J'ai perdu ma mère aussi.
_ Oh, fut tout ce que je réussis à répondre.
Un silence s'installa entre nous mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'était un silence agréable. Doux. Au bout de plusieurs minutes, je décidai de lui poser la question qui m'obsédait et que je n'avais encore pas posé. Une question dont la réponse m'était essentielle.
_ Est-ce que... est-ce que ça va mieux ? Avec le temps ?
Je me mordis la lèvre inférieure, me sentant ridicule d'avoir parlé. Pourtant, après quelques secondes, il répondit, comme si mon inquiétude était la plus naturelle du monde.
_ Au début... t'as l'impression que tu ne pourras pas survivre. Mais tu continus, tu fais ce que le monde attend de toi... et tu redeviens toi-même, petit à petit. La douleur et le manque sont toujours là mais au lieu de t'anéantir... ils font partis de toi.
J'hochai la tête, les larmes aux yeux, et posai de nouveau mon regard sur lui. C'est à ce moment là que je compris que Thomas Hilton était bien plus que la risée du collège. C'était un garçon qui avait perdu sa mère et avait réussi à supporter sa douleur, seul. Un garçon qui ne m'avait jamais parlé jusqu'à aujourd'hui et qui se trouvait dans mon jardin pour me prouver que tout ira bien, pour m'apporter un peu d'espoir.
_ Merci.
Il esquissa un bref sourire, plus triste que joyeux, et baissa les yeux.
_ C'est normal.
Ça ne l'était pas. Sans plus réfléchir, je m'approchai de lui et le serrai contre moi, étouffant mes larmes silencieuses sur son épaule. Il n'eut d'abord aucune réaction puis, doucement, il entoura ma taille de ses bras et posa mes mains sur mon dos, qu'il caressa tendrement dans un geste de pur réconfort. Jamais je n'aurais pensé me retrouver dans les bras de Thomas Hilton, encore moins en un jour comme celui-ci. Et c'est là que je réalisai que les préjugés ne valaient rien, qu'ils n'étaient qu'un rempart contre le vrai sentiment, l'amitié, l'amour.
Qui connaissait Thomas pour le juger ? Qui avait ce pouvoir ? Personne, et surtout pas moi.
Ce jour là, je réalisai l'absurdité de tout ce qui se disait sur Thomas. Je réalisai que personne ne méritait qu'on les traite comme des moins que rien à cause d'une simple différence, quelle qu'elle soit. Je réalisai que j'avais été absurde de me laisser influencer par l'opinion des autres et de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt.
Et surtout, ce jour là... je tombai amoureuse.


Voilà ! Ne soyez pas trop durs hein... ;)
Concernant Paradise, n'hésitez pas à rejoindre la page facebook officielle disponible à cette adresse : http://www.paradise-lelivre.fr/ ! Toutes les infos sur la série ainsi que mon propre avis sont disponibles ici.

8 commentaires:

  1. franchement j'en ai lu plusieurs sur différents blogs et celui là est mon préféré !
    à part les fautes d'orthographes obsédantes... ^^
    chapeau !
    moi je dis: ça mérite une suite ... ;)

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  2. Super texte !! C'est très bien écrit ;) Peut-être que ton héroïne ressentait déjà inconsciemment quelque chose pour Thomas ... En me posant cette question, j'ai envie d'en savoir plus ^^
    Bravo !!

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  3. Bravo, c'est super ! :) Il y a deux-trois petites maladresses, mais dans l'ensemble, c'est très bien ! J'adore l'idée, et Thomas Hilton me parait prometteur. ^^
    Je suis d'accord avec les autres, ça mérite une suite ! :)

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  4. J'étais complétement dedans, ca donne envie de savoir la suite.

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  5. Hey !
    C'est un très joli texte, tellement joli qu'il en est trop court ^^ on a envie d'en connaître plus sur Thomas, et surtout sur ta mystérieuse héroïne anonyme...
    C'est peut-être le plus gros défaut du texte. A moins que j'ai simplement raté son nom, l'absence d'identité est dommage. Enfin, sinon, c'est bien, très bien, comme d'habitude !
    Bravo,
    Dwilli.

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  6. Merci à vous 5 pour les commentaires, je suis heureuse de voir que vous avez aimé ^^
    J'avoue que le texte est une bonne base pour continuer et écrire une suite, mais j'ai trop peu de temps pour m'y mettre :/
    Et sinon pour te répondre Dwilli, tu n'as rien râté, il n'y a effectivement rien sur l'héroïne. J'ai décidé de la laisser anonyme et mystérieuse pour privilégier le reste, je devais faire 750 mots et je crois que j'ai dépassé, même en ayant laissé certains passages ou certaines informations de côté ^^ donc voilà !
    Merci en tout cas :D

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  7. Wow.. J'adore *_*
    Surtout le "Au début... t'as l'impression que tu ne pourras pas survivre. Mais tu continus, tu fais ce que le monde attend de toi... et tu redeviens toi-même, petit à petit. La douleur et le manque sont toujours là mais au lieu de t'anéantir... ils font partis de toi.".. C'est merveilleux !

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    1. Dis donc, c'est gentil :D Je suis ravie que ce petit texte t'ai plu... :)
      Merci d'avoir pris le temps de me laisser un commentaire !

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